Littérature belge
L'oiseau des morts
André-Marcel Adamek
Espace Nord
2016
L’oiseau des morts est une corneille mâle qui nous raconte sa vie : sa naissance, ses rencontres, ses apprentissages, ses réflexions sur le monde des corneilles et surtout sur les humains. Un oiseau conteur donc, souvent mal aimé des hommes puisqu’il annoncerait la mort.
Le roman se lit comme un conte, une légende venue du fond des temps avec ses accents de vérité.
Une écriture précise, poétique. On se laisse emporter.
Un coup de cœur de Nicole.
L'homme sans bagages
Emmanuelle Pol
Finitude
2013
Voyager en adulte sans attaches qui efface toutes ses traces, voilà la raison d'être du personnage principal. A l’âge de 60 ans, une rencontre avec une jeune femme remet son mode de vie en question.
L'auteure nous interpelle sur le prix de la liberté dans un style agréable et dynamique.
Un coup de cœur de Françoise.
Être moi toujours plus fort
Stéphane Lambert
Arléa
2020
Un récit à plusieurs voix, qui ressuscite une galerie de personnages ayant entouré Léon Spilliaert. Vous y croiserez Ensor, Maeterlinck, Verhaeren et Zweig, notamment, mais aussi l’auteur lui-même, Stéphane Lambert, dont l’itinéraire entre en résonance avec celui du peintre, en un dialogue à travers le temps et l’espace. L’un marchant dans les pas de l’autre.
Un coup de cœur de Pascale.
Olivia
Madeleine Ley
Labor
1986
Quelques mois de la vie d'une jeune femme dans les années 1850-60. Olivia est veuve depuis peu et profondément déprimée. L'affection d'un vieil oncle l'emmène en voyage à travers l'Europe pour la distraire, pour peindre avec elle. Olivia va y vivre une histoire d'amour absolu. Intensité des sentiments, symbiose avec la nature et importance de l’art sont au centre de ce roman écrit par une autrice belge à découvrir.
Un coup de cœur de Myriam.
La Reine, la Loi, la Liberté
Linda Vanden Bemden
Weyrich
2019
Anne-O est interprète judiciaire. Sa vie de trentenaire est en apparence commune si ce n’est que son quotidien est pimenté par des réunions avec un groupe qui prépare une action d’éclat….
Linda Vanden Bemden nous offre un livre qui se déguste comme une délicieuse praline. Nous y retrouvons une belgitude affirmée, faite d’autodérision et d’une pointe de non-sens. Enfin, un roman drôle et intelligent !
Un coup de cœur de Julie.
Débâcle
Liz Spit
Actes Sud
2018
Une réussite, un premier roman à la fois impeccable et dérangeant ! Trois fils narratifs alternent en continu, distillant progressivement les pièces d’un puzzle et tissant une trame qui révèle son terrible dessein dans les dernières parties, et jusque dans les dernières pages. Ce roman est noir mais il est phénoménal, bouleversant. Il provoque un choc, mais rien n’est gratuit : tout prend du sens.
Un coup de cœur de Delphine.
J'écris ton nom
Sylvestre Sbille
Belfond
2019
J’écris ton nom se déroule en 1943 et « le petit tyran d’Allemagne règne sur une Bruxelles où à présent on traque les Juifs ».
Youra n’est ni croyant, ni pratiquant, mais il est juif. Il a 25 ans. Il est beau. Il est cultivé. Il est médecin, mais n’a pas le droit d’exercer. À Bruxelles, l’occupation n’empêche pas Youra et ses amis d’aller au café, de se rencontrer, de déclamer de la poésie…
Ce que j’ai beaucoup aimé dans ce roman, c’est la beauté qui jaillit au milieu de cette période noire de l’Histoire. La beauté de gestes de solidarité, de courage. La beauté des sentiments.
Un coup de cœur de Natacha.
Da solo
Nicole Malinconi
Espace Nord
1997 (nouvelle édition en 2020)
Le livre raconte l’histoire d’un vieil homme arrivé très loin dans les années, presque à la fin, sans sa femme Lyse qui est partie la première et sans sa fille Lisa qui parfois vient le voir. Seul, il se parle à lui-même pour se remémorer sa vie. Da solo est plein de souvenirs qui grouillent et permettent de supporter le présent. Heureusement, comme il le dit, il y a la mémoire, et les événements passés d'une existence bien remplie, même si les rêves ne se sont pas toujours accomplis.
Un coup de cœur de Françoise.
Toute la violence des hommes
Paul Colize
Hervé Chopin
2020
Cette histoire terrible inspirée par de dérangeantes et anonymes œuvres de rue illustre magistralement le pouvoir libérateur de l’art, cri muet et irrépressible que l’oppression ne saura jamais faire taire. Tous les thèmes abordés le sont avec intelligence et justesse, chaque mot est à sa place, ce qui rend ce roman inclassable souvent passionnant, incarné par des personnages attachants, jusqu’à une fin lumineuse faisant la part belle à la résilience et à la chaleur humaine.
Un coup de cœur de Christine.
